Le relevé est publié sur le PIA depuis le 8 décembre, mais avec un titre tellement explicite qu’il vous aura peut-être échappé !
La FSU-SNUipp 38 a fait modifier une part importante du relevé, en ajoutant notamment les points de désaccord subsistant à l’issue des négociations. Ce n’est pas rien !
Compte-rendu FSU-SNUIPP

Après le dépôt d’une alerte sociale le 28 novembre par la FSU-SNUipp dans 102 départements, est arrivé le temps des négociations. Nous avons été reçu·es mardi 5 décembre par la secrétaire générale, l’adjoint au DASEN et le DRH, mais pas par le DASEN lui-même, « mobilisé » ailleurs.

En Isère, cela fut ardu de trouver une date, notre alerte ayant échappé à la vigilance du cabinet en sous-effectif.

Nous avons été reçu·es mardi 5 décembre par la secrétaire générale, l’adjoint au DASEN et le DRH, mais pas par le DASEN lui-même, « mobilisé » ailleurs. Tout le travail sur les éléments figurant dans l’alerte a été conduit avec ce dernier, nous ont assurés sa collaboratrice et ses collaborateurs.

Nous avons donc fait avec (ou sans !).

Nos interlocuteurs ont passé en revue chacun des points de l’alerte et apporté des réponses que nous avions maintes fois entendues : notre taux d’encadrement est en nette amélioration depuis plus de 5 ans, les seuils ont été abaissés par le DASEN pour œuvrer à l’égalité des chances, enjeu qu’ils partagent avec nous. Nos moyennes restent cependant largement au-dessus des moyennes des autres pays de l’OCDE.

Au regard des 1 709 suppressions de postes annoncées dans le premier degré pour la rentrée prochaine, de la dégradation manifeste des conditions de travail (nous remercions celles et ceux qui, par leur témoignage, ont nourri notre argumentaire lors de cette audience) et de l’état actuel catastrophique du remplacement dans de nombreux secteurs, nos inquiétudes perdurent !

En face, toujours ce discours rassurant : c’est bien la préoccupation du DASEN qui a créé 20 postes de TR en cette rentrée, le pic épidémique est un peu plus tôt cette année, il touche des secteurs jusque-là sans réelles tensions, il était difficile de l’anticiper, un pôle remplacement est en construction et conduira à une couverture optimisée des besoins via l’application Andjaro. Le taux de remplacement lissé sur l’année est quand même de 98%, de quoi se plaint-on ? ! Ils ont tout de même admis que demander à un·e remplaçant·e de quitter sa classe le jour même pour aller remplacer dans une autre, ou à un directeur de prendre sa classe un jour de décharge pour pouvoir envoyer son TRS dans une autre école n’aurait pas dû se produire…

Toutes les situations particulières remontées étaient en cours de traitement et de solutionnement. Et ils ont brandi la carte « contractuel·les » qui est leur atout majeur dans cette période un peu difficile : 104 actuellement.

Concernant les RASED, ce n’est pas une problématique de postes mais de ressources humaines. Comprenez : si certains territoires sont dépeuplés, c’est que personne ne veut y aller. Oubliées les suppressions massives de 2008...

Pour les manques en UPE2A, l’idée des regroupements d’élèves sur une même école progresse, avec une mise en place pour la période 3. Nous avons rappelé que les élèves concerné·es n’auront pas leurs 9 heures réglementaires de FLE, et qu’il faut quasiment doubler le nombre d’enseignant·es UPE2A pour y arriver. Le discours d’un côté, la réalité du terrain de l’autre.

Pour les restrictions de temps partiels, ils ne partageaient pas notre analyse puisque 86% des temps partiels sur autorisation ont été accordés selon eux. Chaque situation est regardée avec attention et bienveillance. Cela doit être pour cela que la CAPD recours temps partiel vient de reculer de décembre à janvier ! On se doute que les collègues ayant déposé un recours de ce type seront entendu·es à ce moment-là de l’année scolaire...

Pour la limitation des stages syndicaux, ils essaient d’ajuster les curseurs entre respect du droit et nécessité de service. C’est une gymnastique complexe. On aimerait vraiment qu’ils gagnent un peu en souplesse !

Pour les convocations de collègues et le soutien de la hiérarchie, les IEN sont du côté des équipes, ils font tampon (sic).

Pour les AESH, ils partagent avec nous le constat de leur précarité et des dysfonctionnements. Tout le monde est mobilisé. Bon là, ils n’ont pas vraiment trouvé d’arguments chocs pour nous expliquer que tout ne va pas si mal.

Les évaluations d’école ? C’est anticipé, c’est une mise en valeur de l’ensemble des actions remarquables menées dans les équipes. Cela nous donnerait presque envie...

Pour les RDV de carrière mal vécus, il faut comprendre que le niveau d’exigences n’est pas le même selon le RDV. On ne peut pas avoir les mêmes attendus en lecture chez un élève de CP, de cycle 3 ou au lycée. Donc non, ce ne sont pas les enseignant·es qui rétrogradent, ce sont les exigences qui progressent. Pourtant aucun texte réglementaire ne mentionne cette théorie ! Il faut bien discriminer les collègues pour respecter les 30%, totalement arbitraires, d’avancements accélérés ; nous avons campé ferme sur notre analyse de quotas facilitant le travail de l’administration.

Quant à la problématique de l’inclusion d’élèves à besoins particuliers, il n’y a pas une réponse, c’est une question systémique et notre département est précurseur avec la formation programmée de 100% des PE d’ici trois ans (tiens, on a gagné 2 ans par rapport aux annonces premières du DASEN). Mais concrètement, quelles réponses au quotidien d’enseignant·es et AESH qui se font taper, mordre, insulter ?

Le recrutement des AESH est constant avec une dotation supplémentaire en cette rentrée, le taux de couverture s’améliore, des dispositifs autisme et un renforcement des équipes en ASH sont effectifs depuis septembre. Cela ne semble pas aussi catastrophique, surtout quand on est éloigné du terrain !

Pour le dialogue social, le DASEN est soucieux de la qualité et de la fluidité des échanges, c’est sans doute pour cela qu’il était « mobilisé » ailleurs ce jour et n’a pas considéré comme prioritaire le fait de nous recevoir.

Nous ne devons pas hésiter à le solliciter lui ou ses adjoint·es (surtout elle et eux) pour tout éclaircissement ou demandes particulières.

2 heures et demi plus tard, nous sommes ressorti·es un peu groggy de tant de sollicitudes et de propos rassurants.

Vous aurez très prochainement communication du relevé de conclusions par l’institution, petite pastille de miel pour adoucir le quotidien…

Comme tout va bien, on part en grève en janvier ?

Alerte sociale : Une «négociation » par délégation !

Alerte sociale : Une «négociation » par délégation !