Les IEN, un corps bien plus syndiqué que chez les enseignants !!
La forte participation des IEN aux élections professionnelles montre que c’est un corps qui a compris l’importance et les enjeux de ces élections.
SYNDIQUEZ-VOUS pour que nous puissions défendre nos droits.
« Ça ne me sert à rien de me syndiquer ! »
Sauf le jour où on a besoin de quelqu’un qui pourrait nous répondre plus vite (parfois mieux !) que l’administration, nous informer ou nous conseiller sur nos droits et nos obligations, nous aider et nous soutenir dans une situation problématique. Qui peut prédire que ce ne sera jamais le cas ? Et quand bien même, si ça ne sert pas pour soi, est- ce que ça ne peut pas aider un collègue de son équipe, un proche ? N’est-ce pas un peu paradoxal d’appeler la section départementale le jour où l’on en a besoin sans avoir jamais adhéré ?
« Les syndicats sont corporatistes, ils ne pensent qu’à défendre des privilèges d’un autre temps. »
À qui sert la diffusion de cette caricature ? En quoi chercher à améliorer nos conditions de travail, notre statut, notre reconnaissance, notre vision de l’école publique est- il discréditant ? La relation employeur-employé.e est tellement déséquilibrée qu’un contre-poids est indispensable pour faire valoir le point de vue des salarié.es. Historique- ment, les progrès sociaux ont toujours été issus de rapports de force...
« Les Français ont voté pour élire le président, leur député.e, il n’y a plus rien à dire s’ils appliquent leur programme. »
Ce n’est pas notre conception de la démocratie, et le respect des choix électoraux issus des élections n’implique pas l’absence de critiques ou l’expression de propositions d’améliorations sociétales en général, ou plus simplement de notre métier
« Je ne suis pas d’accord avec telle position du syndicat, alors je ne me syndique pas/plus. »
Au vu du large spectre de sujets sur lesquels se positionne le SNUipp-FSU, il serait presque étonnant d’être en accord sur toutes les lignes. Le débat peut être porté, s’affiner, et finalement faire évoluer un positionnement. C’est difficile de construire une maison commune qui convienne à toutes et tous, mais c’est plus difficile encore de ne pas pouvoir s’y abriter quand l’orage est là, au motif que les tuiles ne sont pas à notre goût.
« C’est trop cher de se syndiquer. Je ne vais pas payer pour un syndicat. »
Se pose-t-on la question pour notre assurance ? Les cotisations sont notre seule ressource pour faire fonctionner l’outil syndical (matériel informatique, communication, déplacements, formations, siège national, etc), leur mon- tant est fonction de notre rémunération. Les deux tiers de la cotisation sont déductibles des impôts (ou font l’objet d’un crédit d’impôts). Au final, adhérer au SNUipp-FSU revient grosso modo à un café par semaine au comptoir ! Le pouvoir d’achat des enseignant.es du premier degré s’est considérablement dégradé depuis 20 ans, il ne va pas s’améliorer si les organisations en capacité de mettre en évidence et dénoncer cette question s’affaiblissent encore !
« Au syndicat, ils ne se rendent pas compte de la réalité. »
Tous les membres du bureau de l’Isère sont au moins à 50% en poste, adjoint.es, spécialisé.es, directrices.eurs, remplaçant.es, en primaire ou maternelle ou second degré, en ville ou à la campagne. Toute l’année, nous exerçons comme tout le monde nos fonctions de Professeur.es des Écoles. Il en est de même dans toutes les autres sections départementales, que nous rencontrons une fois par période au siège parisien. Notre force vient de notre nombre et de notre connaissance du métier.
« Les syndicats ne représentent qu’eux-mêmes. »
Plus de 50 000 adhérents constituent le SNUipp-FSU (1er syndicat du premier degré), échangent leurs points de vue, s’opposent et débattent en recherchant des positions de synthèse pour élaborer des positionnements et des revendications. Une force militante que bien des partis politiques n’atteignent pas, ou seulement de manière épisodique lors des grandes échéances électorales... Un niveau de réflexion qui dépasse largement les seules questions d’Éducation pour dessiner une ambition de transformation sociale progressiste. Pour le SNUipp-FSU, l’école est au coeur de la société, et non la dernière roue du carrosse que l’on invoque dès que survient une crise. N’importe quel.le enseignant.e du premier degré peut nous rejoindre, nous sommes légitimes pour porter la voix, la plus représentative possible, des collègues.
« C’est la gué-guerre entre les syndicats. »
Plusieurs organisations syndicales d’enseignants existent, reflétant des points de vue différents sur certains sujets ou sur les modes de relations avec l’employeur et le pouvoir en général. Pour autant, de nombreux sujets nous réunissent (pour en citer quelques-uns : la faiblesse des rémunérations, le manque de reconnaissance, l’importance de l’école publique, le besoin de transparence dans les opérations de mouvement et de promotion, etc).
« L’urgence, en ce moment, c’est (au choix) la ren- trée-la COVID-la crise écologique-les nouveaux pro- grammes-mon rendez-vous de carrière-le petit Antoine- mon projet piscine-le chômage de masse-souffler après ma semaine de dingue. »
Hélas oui, nous vivons toutes et tous cette pression et cette accélération incessante. Doit-on nous y soumettre ou peut-on y échapper ? Doit-elle nous empêcher de participer, dans la mesure de nos moyens, à l’outil syndical commun ?
« À part manifester et faire grève, ils ne font rien. »
Les représentants syndicaux portent très régulièrement la voix des collègues vers l’administration (DASEN, Recteur.trice, Préfet, Ministre, etc.), dans le cadre de com- missions réglementaires ou d’audiences. Leur rôle de dé- légués des personnels permet de défendre le point de vue des professionnels lors de l’examen de cas individuels (carrière et affectations, maladie et accidents de service, conditions de travail, etc) ou projet collectif (répartition des moyens, carte scolaire, promotions, etc). Les armes militantes ne sont pas infinies, et encore maintenant ces deux outils sont les plus efficaces pour montrer au pouvoir la force de la détermination des salarié.es. Dans un monde idéal, une pétition largement relayée, une expression syndicale mesurée, une alerte argumentée devraient suffire à rendre attentif le pouvoir et à infléchir sa position. Depuis une vingtaine d’années, les propositions et essais d’actions alternatives ont fleuri, sans succès majeur. Toute proposition est bienvenue !
« Les syndicats sont trop faibles. »
Oui hélas ! Mais voilà une affirmation auto- réalisatrice qu’il est possible de contre- dire ! Certaines idées reçues énoncées dans cet article seraient démenties si, par exemple, un.e enseignant.e sur deux était syndiqué.e ! Quelle force aurions-nous alors ! Et pour une fois, RIEN NE NOUS EMÊCHE !